SNAP Canada

La charme naturel des parcs urbains nationaux

Travailler à la conservation et à la restauration des écosystèmes urbains


Un plan du gouvernement fédéral pour protéger la nature dans les agglomérations où vivent la majorité des Canadiens pourrait amener des millions de citadins à se passionner pour l’environnement. Cela pourrait changer la donne, à condition bien sûr que la faune et les écosystèmes demeurent la priorité.

En août 2021, Ottawa a annoncé un investissement de 130 millions de dollars pour créer un réseau de parcs urbains nationaux d’un bout à l’autre du Canada. Dans le cadre de ce projet, Parcs Canada collaborera avec les municipalités, les provinces, les partenaires autochtones et les groupes de protection de la nature pour déterminer l’emplacement de 15 parcs urbains nationaux dans tout le pays et les mettre en place d’ici 2030.

La SNAP Canada est en train de formuler des recommandations qui serviront de base aux lignes directrices du gouvernement pour la création et la gestion de ces parcs. Elle participe également à des projets pour d’autres parcs urbains nationaux un peu partout dans le pays.

Près de trois Canadiens sur quatre vivent en ville, et nombreux sont ceux qui souffrent d’une déconnexion grandissante de la nature. Selon la recherche, nos vies de plus en plus urbaines et notre isolement de l’environnement naturel peuvent accroître le stress et les risques de maladies physiques et mentales. Notre capacité à apprécier la nature et notre désir de la protéger pourraient également en être affectés.

Il faut savoir que la plupart des villes canadiennes se trouvent le long de la frontière sud du pays, où la biodiversité est la plus élevée et où la plupart des quelque 700 espèces menacées du Canada luttent pour leur survie. De nombreux scientifiques et défenseurs de l’environnement s’accordent à dire que la protection de la faune urbaine et des corridors biologiques traversant les zones urbaines pourrait contribuer à endiguer la disparition des espèces. Un plus grand nombre d’espaces verts en milieu urbain pourrait également contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

Pour toutes ces raisons, la SNAP Canada a passé la dernière décennie à travailler avec des partenaires à la création et à la protection du premier parc urbain national du Canada dans la vallée de la Rouge à Toronto, une importante aire naturelle urbaine abritant plus de 1700 espèces végétales et animales.

Ces actions ont également mené à l’adoption d’une loi fédérale visant à garantir que le parc est géré de telle manière que les écosystèmes seront protégés et restaurés à perpétuité et que des millions de citadins peuvent accéder facilement à la nature. Nous encourageons maintenant Ottawa à agrandir le parc en y ajoutant des terres adjacentes appartenant à la couronne.

PROCHAINEMENT, DANS UN PARC URBAIN NATIONAL PRÈS DE CHEZ VOUS

Le premier parc urbain national du Canada dans la vallée de la Rouge à Toronto. Photos : SNAP Wildlands League

Dans le cadre de ce nouveau programme, Parcs Canada et ses partenaires locaux étudient déjà la faisabilité d’un parc urbain national dans la vallée de Meewasin, à Saskatoon. Des ententes de collaboration pour de possibles parcs urbains nationaux à Winnipeg, Halifax et Windsor ont été signées, tandis qu’Edmonton, Montréal et Colwood, en Colombie-Britannique, discutent de sites potentiels. Huit autres villes encore à déterminer accueilleront elles aussi un parc urbain national.

Le réseau envisagé de parcs urbains nationaux fait partie de la promesse du gouvernement fédéral de protéger 25 % des terres et des océans d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030. Ces cibles se rattachent aux ambitieux engagements nationaux et internationaux pris par le Canada en matière de conservation dans le cadre du Pacte du G7 pour la nature, de l’Engagement des dirigeants pour la nature, de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples et de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.

En plus des nouveaux parcs urbains nationaux, Parcs Canada prévoit créer dix nouveaux parcs nationaux et dix aires marines nationales de conservation au cours des cinq prochaines années. Le financement de ces efforts est assuré par un investissement historique de 3,2 milliards de dollars pour la conservation des terres et des océans, annoncé dans le budget fédéral de 2021.

La SNAP Canada applaudit l’engagement du gouvernement à créer un réseau de parcs urbains à l’échelle du Canada et s’affaire de son côté à ce que cette initiative soit synonyme de conservation et de restauration efficace des écosystèmes urbains et rende la nature plus accessible aux Canadiens et Canadiennes. Il sera crucial d’assurer la participation précoce et continue des nations autochtones locales – ces sites étant situés sur leurs territoires ancestraux – et de développer des stratégies pour garantir que ces espaces soient accueillants, inclusifs et accessibles.

Contrairement aux parcs nationaux, par exemple ceux de Banff ou de Fundy, les parcs urbains nationaux ne seront pas nécessairement détenus et exploités par Parcs Canada. Ils pourraient inclure des zones appartenant à d’autres ordres de gouvernement, à des Premières Nations, à des ONG ou à d’autres partenaires, et être gérées par ces mêmes acteurs.

Dans ce contexte, la SNAP Canada a récemment soumis des recommandations de politique à Parcs Canada, l’encourageant à formuler clairement les exigences à respecter pour faire partie du réseau des parcs urbains nationaux, notamment en modifiant la législation fédérale. Ces recommandations visent à faire de chaque parc urbain national une fierté pour les citadins du pays.

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CET ARTICLE A ÉTÉ PUBLIÉ DANS LE NUMÉRO PRINTEMPS/ÉTÉ 2022 DE TOUTE NATURE.