SNAP Canada

Six sites canadiens inscrits au patrimoine mondial naturel menacés, révèle un nouveau rapport international

Le parc national Wood Buffalo toujours dans la catégorie « préoccupation élevée » – malgré son plan d’action

Le 4 décembre 2020, OTTAWA (Ontario) – Cette semaine, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié son troisième rapport Horizon du patrimoine mondial (en anglais) qui dresse un état des lieux des sites naturels du patrimoine mondial. Le rapport révèle que plus de la moitié des 11 sites canadiens présentent des signes inquiétants. Le parc national Wood Buffalo – le plus grand parc national du Canada – apparaît encore comme site suscitant une « préoccupation élevée », et ce, malgré le fait que le Canada a publié un plan d’action en 2019 pour contrer les menaces cumulatives qui pèsent sur le parc en raison des pressions du développement en amont et des changements climatiques.

Le rapport Horizon du patrimoine mondial de l’UICN est une évaluation mondiale indépendante de l’état des sites naturels du patrimoine mondial. Il a été mis à jour tous les trois ans depuis son lancement en 2014. 

« Nous accueillons favorablement ce rapport sur l’état des sites naturels du patrimoine mondial. Toutefois, la précarité persistante de plusieurs sites importants du Canada, en particulier le parc national Wood Buffalo, nous inquiète », confie Anna Pidgorna, coordonnatrice principale de la conservation à la SNAP. « Nous espérons que ce rapport de l’UICN incitera les gouvernements à prendre des mesures plus ambitieuses pour sauvegarder l’avenir de ces écosystèmes d’importance mondiale. »

Parmi les sites canadiens inscrits au patrimoine mondial naturel, cinq présentent des perspectives de conservation « bonnes avec quelques préoccupations ». On observe que les changements climatiques et les espèces envahissantes sont les plus grandes menaces qui pèsent sur les sites nord-américains inscrits au patrimoine mondial naturel. Par exemple, dans les Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes et dans les deux aires protégées transfrontalières des États-Unis et du Canada : le parc international de la paix Waterton-Glacier et Kluane/Wrangell-St Elias/ Glacier Bay /Tatshenshini-Alsek – on note une tendance à la détérioration en raison de la fonte des glaciers sous l’effet des changements climatiques. Sans surprise, l’évaluation de 2020 établit les changements climatiques comme la menace la plus sérieuse pour les sites naturels du patrimoine mondial.

Les sites du patrimoine mondial sont reconnus par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) comme des lieux si spectaculaires et si importants sur le plan écologique et culturel qu’ils méritent une reconnaissance et une protection particulières de la part de la communauté mondiale tout entière. La Convention du patrimoine mondial des Nations Unies compte 194 signataires, dont le Canada. En vertu de la Convention, les pays soumettent la candidature de sites au patrimoine mondial et le Comité décide de leur inscription à la liste. Lorsque le site est inscrit à la liste, le pays qui l’a proposé s’engage à en protéger les valeurs universelles exceptionnelles au nom de la communauté mondiale tout entière.

« La valeur des sites canadiens inscrits au patrimoine mondial naturel est mondialement reconnue; et ces sites sont essentiels aux efforts de conservation menés ici, au pays », explique Sandra Schwartz, directrice générale nationale de la SNAP. « En plus de préserver la nature et ainsi contribuer à la lutte contre les crises de la biodiversité et des changements climatiques, ces aires protégées procurent de nombreux avantages économiques et sanitaires à la population canadienne. Les gouvernements qui gèrent ces sites doivent prendre des mesures pour contrer ces menaces. »

Contexte

  • Le Canada compte dix sites naturels et un site mixte (naturel et culturel) inscrits au patrimoine mondial, qui font tous l’objet d’une évaluation dans le rapport Horizon du patrimoine mondial de l’UICN :

Perspectives de conservation : « Préoccupation élevée »

  1. Parc national Wood Buffalo

Perspectives de conservation : « Bonnes avec quelques préoccupations »

  1. Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes
  2. Parc national du Gros-Morne
  3. Kluane/Wrangell-St Elias/Glacier Bay/Tatshenshini-Alsek
  4. Parc national Nahanni
  5. Parc international de la paix Waterton-Glacier

Perspectives de conservation : « Bonnes »

  1. Parc provincial Dinosaur Provincial Park
  2. Falaises fossilifères de Joggins
  3. Parc national Miguasha
  4. Mistaken Point
  5. Pimachiowin Aki (premier site mixte du patrimoine mondial au Canada; désigné en 2018)
  • Cela fait six ans que le Comité du patrimoine mondial surveille de près le parc national Wood Buffalo. En réponse à une pétition déposée en 2014 par la Première Nation crie Mikisew dans laquelle elle exprimait ses inquiétudes quant à l’état du parc, le Comité a publié une série de décisions et de rapports appelant le Canada à prendre des mesures. Le Canada y a donné suite en préparant un plan d’action en 2019; toutefois, la mise en œuvre de ce plan nécessite des efforts supplémentaires. Une chronologie des principaux événements est présentée ci-dessous :

Décembre 2014: La Première Nation crie Mikisew présente une pétition au Comité du patrimoine mondial demandant l’inclusion du parc national Wood Buffalo dans la liste du patrimoine mondial « en péril ».

Juillet 2015: Le Comité du patrimoine mondial demande une mission de suivi réactif et une évaluation environnementale stratégique pour évaluer les impacts cumulés sur le parc.

Septembre 2016: La Mission de suivi réactif arrive au Canada et effectue ses évaluations.

Mars 2017: La mission de suivi réactif publie son rapport qui contient 17 recommandations visant à améliorer les perspectives de conservation du parc.

Juillet 2017: Le Comité du patrimoine mondial demande au Canada de préparer un plan d’action dans le but d’améliorer les perspectives de conservation du parc.

Novembre 2017: L’UICN publie son nouveau rapport Horizon du patrimoine mondial, qui souligne les défis auxquels le parc est confronté et classe ses perspectives de conservation dans la catégorie “préoccupation élevée”.

Février 2019: Le Canada publie le plan d’action pour le parc, qui comporte 142 mesures en réponse aux recommandations de la mission de suivi réactif et aux menaces relevées dans l’évaluation environnementale stratégique.

Décembre 2020: Le Canada doit soumettre au Comité du patrimoine mondial un rapport actualisé sur l’état de conservation du parc, décrivant les progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan d’action de ce dernier. Dans cette perspective, un groupe de communautés autochtones locales et d’organisations environnementales de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et des Territoires du Nord-Ouest, préoccupé par la lenteur de la mise en œuvre du plan d’action du parc national Wood Buffalo, ont adressé une lettre ouverte au Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Au sujet de la SNAP

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) est le seul organisme de bienfaisance pancanadien qui se consacre exclusivement à la protection de nos terres publiques, de nos océans et de nos eaux intérieures, et qui veille à ce que nos parcs soient gérés de manière à protéger la nature qui y vit. Depuis 1963, nous avons joué un rôle de chef de file pour assurer la protection de plus d’un demi-million de kilomètres carrés de milieux naturels. Notre vision est de protéger au moins la moitié des terres et des eaux publiques du Canada dans un cadre de réconciliation au profit des espèces sauvages et des êtres humains. Pour en savoir plus sur la SNAP et son travail en faveur de la protection du patrimoine naturel du Canada, rendez-vous sur snapcanada.org. Joignez-vous à notre communauté sur Facebook, Twitter, Instagram et LinkedIn. Faites un don aujourd’hui. Agissez.

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Pour de plus amples informations prière de contacter :

Tracy Walden
Directrice nationale, Communications et développement, SNAP
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