Whitehorse (Yukon) – La Banque Scotia s’est engagée aujourd’hui à ne pas financer l’exploration pétrolière et gazière dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique. Après cette annonce, on peut affirmer que les cinq grandes banques canadiennes ont adopté des politiques interdisant le financement du forage dans l’Arctique. Des dizaines de banques du monde entier ont également refusé de financer l’exploration pétrolière et gazière dans cette région, si bien que les sociétés pétrolières pourraient ne pas être en mesure de financer le forage dans la Réserve de l’Arctique, même si elles parviennent à obtenir des concessions avant le début de la nouvelle administration.

Dans sa politique, la Banque Scotia affirme qu’elle ne fournira pas de financement direct ou de services financiers et consultatifs liés à des projets précis pour des activités en rapport direct avec l’exploration, l’exploitation ou la production de pétrole et de gaz dans le cercle arctique, y compris dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique. Cette décision intervient dans la foulée des réunions tenues en décembre dernier entre les plus grandes banques canadiennes et les représentants de la Première Nation des Gwitchin Vuntut, du Conseil tribal des Gwich’in et de la section Yukon de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Yukon).

Les Gwich’in se réfèrent à la Réserve faunique nationale de l’Arctique comme « le lieu sacré où la vie commence. » On y trouve les aires de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine, laquelle assure la subsistance des communautés gwich’in du nord du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de l’Alaska. Le gouvernement des États-Unis a hâte de vendre des baux dans la Réserve de l’Arctique aux sociétés pétrolières, et ce, malgré les multiples poursuites judiciaires qui contestent la légitimité de son programme. Le gouvernement américain a récemment invité les compagnies pétrolières à soumissionner pour des parcelles de terre dans la Réserve de l’Arctique, en prévision d’une cession de baux le 6 janvier.

« Les banques canadiennes ont fait preuve de courage et de leadership en prenant une position commune en faveur de la protection de la Réserve de l’Arctique », se réjouit Chris Rider, directeur général de la SNAP Yukon. Elles ont ainsi démontré l’importance que le Canada accorde à la Réserve de l’Arctique, et leur position devrait faire réfléchir toute entreprise qui envisage d’y effectuer des forages. Le consensus parmi les banques canadiennes quant à la protection de la Réserve de l’Arctique vient renforcer le soutien dont bénéficie cette dernière de la part de tous les ordres de gouvernement au Canada. La ministre de l’Environnement du Yukon, M^me Pauline Frost, et le ministre de l’Environnement du Canada, M. Jonathan Wilkinson, ont récemment publié des déclarations réaffirmant leur opposition aux activités industrielles dans la Réserve de l’Arctique.

« Les prochains mois sont cruciaux pour l’avenir de la Réserve de l’Arctique », nous confie Malkolm Boothroyd, coordonnateur des campagnes de la SNAP Yukon. « L’administration sortante aux États-Unis est déterminée à vendre des baux dans la Réserve l’Arctique aux sociétés pétrolières, même s’il s’agit de sa dernière mesure au pouvoir. Le Canada doit faire savoir à la nouvelle administration que la protection de la Réserve l’Arctique doit être une priorité immédiate. »

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Renseignements pour les médias : 

Adil Darvesh, coordonnateur des Communications [email protected] | 867-393-8080 p. 9 

À propos de la SNAP 

La section Yukon de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Yukon) vise à donner une voix à la nature et aux espaces sauvages du territoire. Dans un monde où les milieux naturels se dégradent rapidement sous l’effet des changements climatiques et de la destruction des habitats, nous œuvrons pour que le Yukon soit un modèle en matière de conservation afin que la richesse de la faune et la diversité des paysages y soient protégées comme il se doit. Consultez cpawsyukon.org pour en savoir plus.