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Opinion : Une nouvelle feuille de route pour la conservation montre le potentiel du Canada en tant que champion de la nature – SNAP Canada

Deuxième pays de la planète par la taille, doté de vastes étendues de patrimoine naturel irremplaçable, le Canada peut montrer la voie à d’autres pays pour protéger près d’un tiers des terres et des océans du monde entier.

La semaine dernière, le Canada a annoncé qu’il organiserait une rencontre qui pourrait être la réunion la plus importante de la décennie dans la course à la protection de la nature. Il s’agit d’une occasion pour le pays de s’affimer en tant que champion de la conservation. Si les provinces et les territoires font leur part, le leadership du Canada en matière de création d’aires protégées pourrait rallier le monde entier autour d’une mission commune pour contrer le déclin de la faune, partout dans le monde.

Lisez l’éditorial de Sandra Schwartz, directrice exécutive nationale de la SNAP Canada, publié dans The Hill Times le 27 juin 2022. (en Anglais)

Texte intégral ci-dessous


Une nouvelle feuille de route pour la conservation montre le potentiel du Canada en tant que champion de la nature – La SNAP Canada

Pay SANDRA SCHWARTZ   LE 27 JUIN 2022

La semaine dernière, le Canada a annoncé qu’il organiserait une rencontre qui pourrait être la réunion la plus importante de la décennie dans la course à la protection de la nature. Il s’agit d’une occasion pour le pays de s’affimer en tant que champion de la conservation. Si les provinces et les territoires font leur part, le leadership du Canada en matière de création d’aires protégées pourrait rallier le monde entier autour d’une mission commune pour contrer le déclin de la faune, partout dans le monde.

Après plus de deux ans de retard, la Convention des Nations unies sur la diversité biologique a annoncé que son sommet sur la biodiversité COP15 aura lieu à Montréal du 5 au 17 décembre 2022. L’événement devait se tenir à Kunming, en Chine, mais la politique chinoise du « zéro COVID » a bouleversé les plans. Le sommet, qui réunira la plupart des nations du monde, devrait adopter un cadre international de protection de la biodiversité pour l’après-2020 – une entente semblable à l’Accord de Paris sur les changements climatiques – en vue de mettre un terme à l’extinction accélérée des espèces sur la planète.

Cette nouvelle intervient moins d’une semaine après la publication de notre nouveau rapport, selon lequel le Canada est bien engagé vers la protection de 30 % de ses terres et océans d’ici 2030. Cette nouvelle feuille de route de la SNAP Canada en matière de conservation contient des dizaines de nouvelles aires protégées proposées ou planifiées – y compris de nombreuses initiatives de conservation menées par les Autochtones. La création de ces nouvelles aires protégées permettrait au pays d’atteindre le seuil de 30 %, à condition que les provinces et les territoires, et pas seulement Ottawa, agissent rapidement pour aider.

Si toutes les aires potentielles sont finalement désignées, le nombre d’aires protégées du pays augmenterait de plus de 100 %, ce qui ferait passer le pourcentage des milieux terrestres et marins protégés à l’échelle nationale d’environ 14 % à près de 33 %.

L’engagement pris par les nations du monde entier de protéger 30 % des terres et des océans d’ici la fin de la décennie devrait être un élément clé du nouveau cadre des Nations unies pour la protection de la biodiversité, qui doit être signé au sommet de Montréal. Selon les scientifiques, la sauvegarde des milieux naturels est essentielle pour enrayer les pertes d’habitats responsables de la plupart des extinctions.

Le Canada semble être en mesure d’atteindre cet objectif, mais la volonté politique et les mesures prises par les provinces et les territoires sont essentielles. Les gouvernements provinciaux et territoriaux ont compétence constitutionnelle sur la plupart des éventuelles aires protégées identifiées dans la feuille de route. Le Canada ne pourra tenir sa promesse de 30 % qu’avec l’engagement actif des gouvernements provinciaux et territoriaux – notamment un soutien accru à la conservation menée par les Autochtones.

Ces juridictions, dont bon nombre ont fait peu de cas de la conservation dans le passé, doivent porter leur attention sur les avantages environnementaux, économiques et sanitaires démontrés de la nature. Les forêts, les prairies et les zones humides protégées, par exemple, peuvent ralentir ou même renverser les émissions de gaz à effet de serre. Selon le Forum économique mondial, les services offerts par la nature – comme la pollinisation et la purification de l’eau, entre autres – représentent environ la moitié du produit intérieur brut mondial. Les chercheurs en santé, quant à eux, affirment que l’arrêt de la destruction de la nature pourrait contribuer à prévenir des pandémies mortelles, comme celle de la COVID-19.

Mais la liste des avantages ne s’arrête pas là. Par exemple, les Autochtones mènent de nombreuses initiatives de protection d’aires naturelles partout au Canada, créant des opportunitiés de réconciliation et un plus grand soutien à l’intendance autochtone de leurs terres traditionnelles. Il est important de noter que selon la recherche, les milieux gérés par les Autochtones protègent mieux que les autres la faune et la flore, y compris les espèces en péril.

Les efforts du gouvernement fédéral du Canada, quant à eux, sont essentiels à l’établissement d’aires marines protégées. Ainsi, l’investissement quinquennal de 3,2 milliards de dollars dans la conservation, prévu dans le budget fédéral de 2021, offre un précieux soutien aux efforts de protection dans tout le pays, y compris ceux des provinces et des territoires. Récemment, Ottawa s’est engagé à créer dix nouveaux parcs nationaux, quinze nouveaux parcs urbains nationaux et dix nouvelles aires marines nationales de conservation au Canada. Plus tôt ce mois-ci, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, le gouvernement fédéral a annoncé la création d’un nouveau refuge marin pour les canyons orientaux à l’est de l’île de Sable, ce qui porte à 14,6 % la superficie totale des océans protégé.

Les gouvernements doivent en faire plus, surtout ceux des provinces et des territoires. La SNAP Canada exhorte donc ces juridictions à donner la priorité aux efforts de conservation menéss par les Autochtones, à profiter de l’aide financière offerte par le fédéral et à augmenter leur propre financement, afin d’accélérer le processus de désignation des sites potentiels existants en tant qu’aires protégées d’ici la fin de la décennie.

Le Canada sera sous les projecteurs lors du sommet COP15 de Montréal en décembre prochain. Il est depuis longtemps considéré comme un chef de file international en matière de conservation. Nous avons été le premier paysindustrialisé à signer la Convention sur la diversité biologique, dont le secrétariat est basé à Montréal. Le Canada est le deuxième plus grand pays de la planète, et il possède de vastes étendues de patrimoine naturel irremplaçable. Il est clairement en mesure de guider d’autres pays dans les efforts nécessaires pour atteindre notre objectif collectif, soit la protection de près d’un tiers des terres et des océans à l’échelle mondiale.

Nous savons comment atteindre ces objectifs, et cetter feuille de route mous montre la voie à suivre. Les provinces et les territoires doivent maintenant donner suite aux engagements de protection des aires potentielles, afin que le Canada puisse montrer l’exemple au monde entier en matière de sauvegarde de la nature et de notre bien-être collectif.

Sandra Schwartz est la directrice générale nationale de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada).