La conservation n’est pas une tâche ponctuelle, c’est un engagement à long terme.
Et bien qu’il soit essentiel d’atteindre des objectifs tels que la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030, la manière d’y parvenir est tout aussi importante que la quantité de ressources que nous protégeons.
Dans ce deuxième article de blogue de notre série intitulée « EN ROUTE VERS 2030 : Bulletin de notes sur les progrès réalisés pour protéger les milieux terrestres et les océans au Canada », nous parlerons en détail des « apprenants » de la classe de conservation, c’est-à-dire la Colombie-Britannique, le Yukon, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba, qui ont obtenu des notes allant de C- à B. 🔍
Ces provinces et territoires font des efforts – ils se présentent en classe, font une partie de leurs devoirs – mais ont encore beaucoup à apprendre pour assurer une conservation durable et de qualité. La conservation implique bien plus que la simple désignation de terres; cela signifie une planification menée par les Autochtones, une collaboration significative et des investissements à long terme.
À la SNAP Canada, nous suivons de près les progrès réalisés. Pour atteindre notre objectif national de protéger au moins 30 % des terres, des eaux intérieures et des océans d’ici 2030, chaque apprenant doit se mobiliser et aller de l’avant.

Les mesures de conservation qui comptent vraiment, surtout dans le contexte des changements climatiques et de la perte de biodiversité, ne se limitent pas aux chiffres. Il s’agit de respecter le leadership autochtone, de protéger les bons endroits et de trouver des solutions durables. 🐬🌲
Notre bulletin de notes évalue la façon dont chaque province et territoire applique les six recommandations que nous avons énoncées dans notre Feuille de route de 2022 :
- Collaborer pour atteindre les objectifs de 30 % du Canada;
- Fixer des objectifs régionaux ambitieux;
- Donner la priorité à la conservation menée par les Autochtones;
- Achever les projets de conservation existants;
- Identifier d’autres zones de protection de haute qualité;
- Augmenter le financement de la conservation à long terme.
Alors, sans plus attendre, voyons comment la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick, le Yukon et le Manitoba se portent en matière de protection de la nature. 🐻
Colombie-Britannique
La Colombie-Britannique a remis un travail de conservation muni d’une couverture étincelante et de polices de caractères élégantes, mais lorsque nous l’avons lu, nous avons remarqué que certaines pages étaient vides. 🗻
La province s’est engagée à atteindre un taux de protection de 30 %; de plus, elle a signé l’Accord-cadre tripartite sur la conservation de la nature et a fait des progrès en matière de protection côtière. Ainsi, sa note est passée de B à C depuis 2021! La province a un grand potentiel, surtout en ce qui concerne la conservation menée par les Autochtones. 🦌 🌲
Pour atteindre ses objectifs, la Colombie-Britannique doit transformer ses engagements en matière de conservation en mesures concrètes par l’entremise de processus clairs et bien financés afin d’établir de nouvelles aires protégées sur terre et en mer.
Continue, C.-B.! Concentre-toi sur la remise de ton travail final. 🐻
Yukon
🦌Le Yukon pourrait facilement devenir un chef de file en matière de conservation au Canada. Le territoire a obtenu un B-, conservant sa note depuis 2021. Pas mal.
Il est impressionnant de constater que le Yukon possède la plus grande superficie de terres protégées au pays, soit 21,1 %, mais que cette protection est attribuable en grande partie à des initiatives menées par les gouvernements fédéral et autochtones. 🐻❄️
Il est essentiel d’offrir un soutien constant à la conservation menée par les Autochtones et de travailler en partenariat avec les Premières Nations à l’aménagement du territoire. Ces processus équitables assureront des protections de meilleure qualité.
En outre : Le Yukon doit imposer un moratoire sur le jalonnement/développement minier dans les zones destinées à l’utilisation des terres ou à la planification de la conservation et créer une nouvelle législation pour l’exploitation minière et des outils pour renoncer aux revendications minérales. 🐇

Photo : Hart River Canyon par Alister Thomas
Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a débuté 2024 rempli d’énergie, doublant ses aires protégées et établissant un nouvel objectif pour protéger 15 % de la province! En passant de B- à B, la province a prouvé que le travail acharné et la détermination peuvent être payants.
Comme un élève qui a soudainement compris qu’il est important de travailler et de collaborer avec les autres, la province, avec son nouveau gouvernement, travaille à développer de meilleures relations avec les communautés des Premières Nations. Cela donne de l’espoir au Nouveau-Brunswick. Toutefois, des travaux sont encore nécessaires pour protéger les zones côtières. 🐳
Pour continuer d’améliorer ta note, Nouveau-Brunswick :
- Révise les principales politiques afin de respecter les droits des Autochtones;
- Élabore des plans pour appuyer ton objectif de conservation actuel, qui consiste à protéger 15 % de la province;
- Travaille à stopper et inverser la perte de biodiversité; et
- Renforce la collaboration avec les partenaires provinciaux et fédéraux pour protéger les écosystèmes vitaux. 🌱
Continue ton excellent travail et assure-toi de terminer tous tes devoirs. 🦈

Photo : Salamandre à points jaunes par Tom Reichner
Manitoba
e Manitoba a tellement de potentiel, et lorsqu’il s’applique, il fait du très bon travail. Par exemple, son leadership dans les engagements en matière de conservation et ses progrès dans la protection des forêts et des terres humides.
Mais ensuite, au milieu du trimestre, il semble se laisser distraire et oublie la question du financement de la conservation. Cela dit, la note du Manitoba s’est améliorée depuis 2021, passant de C- à B-. 🐇
De plus, depuis la rédaction de ce bulletin, la signature d’un protocole d’entente ouvre la voie à un accord sur la nature. Cela ferait considérablement progresser la conservation tout en maintenant l’accès des Manitobains à la nature pour la randonnée, la chasse, la pêche, le camping et plus encore. 🚣 🎣
Le Manitoba continue de prendre des mesures importantes pour protéger la nature, et nous sommes encouragés par les progrès réalisés dans la protection du bassin versant de la rivière Seal, d’une superficie de 50 000 kilomètres carrés.🐻❄️
Le Manitoba doit poursuivre son bon travail en matière de conservation menée par les Autochtones et commencer à attribuer des ressources à long terme pour la conservation. La province aurait également avantage à achever ses plans d’action pour le caribou boréal et ses projets de protection de l’habitat.
Conclusion
Oui, la Colombie-Britannique, le Yukon, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba se portent bien. Ils viennent à l’école et font des progrès. Mais en matière de conservation, la simple présence ne suffit pas.
Comme le montre le graphique ci-dessous, le fait d’avoir plus de terres protégées n’entraîne pas automatiquement une note parfaite. La Colombie-Britannique et le Yukon sont peut-être les chefs de file sur le plan de la quantité, mais ils ne font toujours pas partie du groupe des leaders. C’est parce que la conservation ne se résume pas à la quantité de terres et d’océans que l’on protège, mais à la qualité de la protection.
Une conservation de qualité ne se limite pas à tracer des frontières sur une carte. Il faut une planification minutieuse et inclusive. Il faut donner la priorité aux zones riches en biodiversité et en stockage du carbone. Et il faut s’assurer que les communautés autochtones montrent la voie et que tous les écosystèmes sont représentés.
Ce travail prend du temps. Mais si nous voulons une conservation qui dure et qui fonctionne, nous devons bien faire les choses.
Et c’est ce que nous allons surveiller dans les mois et les années à venir.

Une nature épanouie, c’est bon pour nous aussi.💚
Photo de bannière : Cathedral Grove, parc provincial MacMillan, île de Vancouver par Ferenc
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