Le 15 octobre 2021, territoire traditionnel non cédé algonquin/Ottawa (Ontario) – Les groupes de conservation saluent la décision de Parcs Canada de prolonger pendant toute la saison hivernale la fermeture de l’accès à l’arrière-pays dans les aires de répartition des caribous de la vallée Tonquin et de la Brazeau à Jasper, où le caribou est sur le point de disparaître.
L’Alberta Wilderness Association (AWA), la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada), la SNAP Alberta nord, l’Alberta Chapter of the Wildlife Society (ACTWS), la Fondation David Suzuki (FDS) et la Yellowstone to Yukon Conservation Initiative (Y2Y) soutiennent résolument la décision de Parcs Canada qui vise à empêcher toute intrusion de prédateurs par les sentiers de l’arrière-pays pendant la saison hivernale dans deux aires de répartition du caribou, et à élargir la zone où ces restrictions s’appliquent dans l’aire de répartition du caribou de la Brazeau.
Les groupes se réjouissent de cette approche prudente et fondée sur des données probantes adoptée par Parcs Canada pour gérer l’accès pendant la saison hivernale afin de permettre au plus grand nombre possible de caribous sauvages de continuer à vivre dans le parc national Jasper. Étant donné le nombre dangereusement bas d’individus dans cette population, toute mesure de protection supplémentaire est la bienvenue.
« Nous félicitons Parcs Canada pour sa décision de fermer pendant l’hiver l’arrière-pays des secteurs de la Tonquin et de Brazeau à Jasper, conformément à ses obligations de protection des espèces en péril et de l’intégrité écologique », déclare Carolyn Campbell de l’Alberta Wilderness Association. « Comme le souligne Parcs Canada : “Les recherches révèlent que les pistes de neige tassée que créent les utilisateurs de skis de randonnée, de planches à neige et de raquettes en se rendant du fond des vallées jusqu’aux zones de haute altitude peuvent amener les loups à chasser aux endroits mêmes où se rassemblent les caribous pour éviter les prédateurs.” »
« Après la disparition récente de la harde de caribous de la Maligne à Jasper, nous voyons avec un certain soulagement que la protection des caribous des autres hardes en voie de disparition devient une priorité », déclare Gillian Chow-Fraser, de la SNAP Alberta nord. « La gestion des pressions exercées par l’accès à l’arrière-pays contribuera à assurer une sécurité supplémentaire dont ces caribous ont besoin pour survivre à court terme. »
« Nous applaudissons la décision de fermeture hivernale pour les secteurs des hardes de la Brazeau et de la Tonquin, mais le parc national de Jasper devrait également maintenir ses restrictions d’accès dans le massif de la Maligne », fait valoir Rachel Plotkin de la Fondation David Suzuki. « Le maintien d’un habitat viable sera une condition fondamentale pour permettre la réinstallation du caribou dans le futur. »
« Les fermetures temporaires illustrent bien comment de petits changements dans les habitudes des gens peuvent aider les espèces sauvages vulnérables. Une autre belle réussite dans les parcs nationaux est la fermeture de nuit, au printemps, de certaines parties de la promenade de la Vallée-de-la-Bow, à Banff, pour permettre la reproduction de la faune », explique Aerin Jacob, scientifique en conservation de Y2Y, qui a participé à la récente étude scientifique des possibilités de conservation du caribou à Jasper. « Même des mesures à petite échelle, appliquées aux bons moments de l’année et aux bons endroits, permettent d’améliorer la connectivité et la qualité de l’habitat pour la faune. »
Parcs Canada s’est appuyé sur les données de surveillance de Jasper, en plus des conseils d’un groupe d’experts indépendants, pour décider de prolonger les fermetures de l’arrière-pays. On a constaté une diminution de la présence de loups dans l’habitat du caribou à Jasper depuis 2016 par rapport aux années précédentes, mais un loup muni d’un collier GPS a été aperçu dans l’aire de répartition du caribou de la Tonquin.
Les groupes de conservation soutiennent également les restrictions hivernales dans l’arrière-pays, car les utilisateurs empruntant les pistes de neige tassée pour se rendre dans l’habitat de haute qualité des caribous peuvent stresser ces derniers, et les pousser à délaisser cet habitat optimal. Pendant l’hiver, le caribou se nourrit principalement de lichens à faible teneur en protéines, et a donc besoin de conserver son énergie. Ainsi, le fait d’avoir à s’éloigner des personnes ou des sentiers situés dans un habitat de qualité peut avoir de lourdes conséquences pour lui. Les caribous femelles sont en outre en gestation en hiver et doivent rester en bonne santé pour pouvoir donner naissance à des faons qui le sont tout autant à la fin du printemps.
En août 2021, ces groupes de conservation avaient déclaré que la décision du gouvernement fédéral de poursuivre le projet de création d’un programme d’élevage de caribous à des fins de conservation à Jasper était une mesure de rétablissement provisoire tragique, mais nécessaire, pour les caribous des parcs nationaux des Rocheuses. Dans les années 1960, la partie sud du parc national Jasper abritait des centaines de caribous. Aujourd’hui, on en dénombre à peine une soixantaine. La harde de la Maligne a été déclarée disparue en 2020, tandis que les hardes de la Tonquin et de Brazeau ont une population tellement réduite qu’elles risquent de ne plus survivre très longtemps. La harde de Tonquin compte la plus grande population : 45 caribous, dont une dizaine de femelles reproductrices.
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Pour de plus amples renseignements :
Carolyn Campbell, Alberta Wilderness Association, 403-921-9519, [email protected]
Gillian Chow-Fraser, SNAP Alberta nord, 289-775-3250, [email protected]
Kelly Zenkewich, Yellowstone to Yukon Conservation Initiative, 403-609-2666 x 126, [email protected]
Kirby Smith, Alberta Chapter of the Wildlife Society, 780-723-0238, [email protected]