SNAP Canada

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN reconnaît la nécessité de conserver la moitié de la planète

Créer une dynamique pour accélerer drastiquement la protection des terres et des océans

Le 17 septembre 2021, territoire traditionnel algonquin non cédé/Ottawa (Ontario) – La SNAP Canada se réjouit de l’approbation de la motion 101 lors du Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tenu la semaine dernière à Marseille, en France. Cette motion reconnaît la nécessité de conserver au moins la moitié de la planète comme moyen de contrer efficacement les crises de la biodiversité et des changements climatiques. La motion 101 reconnaît également l’importance cruciale de collaborer avec les peuples autochtones et de respecter leurs droits dans le cadre de toutes les initiatives de conservation, et soutient l’objectif de protéger au moins 30% des terres et des océans d’ici 2030 dans le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020. La motion 101 a été approuvée par une large majorité de délégués de l’UICN représentant les pays, les organisations non gouvernementales (ONG) et les organisations de peuples autochtones (OPA) membres de l’Union.

Cette motion a initialement été rédigée et soumise au Congrès par la SNAP Canada, la WILD Foundation et la Yellowstone to Yukon Conservation Initiative (Y2Y), en collaboration avec d’autres ONG partenaires, et a été étoffée au fil de discussions approfondies entre plus de 50 autres représentants de membres de l’UICN réunis pour le Congrès. Après avoir été approuvée le 10 septembre 2021, la motion 101 devient désormais la politique officielle de l’UICN, la plus grande organisation de conservation au monde, forte de plus de 1400 membres issus de gouvernements, d’ONG et d’OPA.

« Lorsque l’on voit que 87% des pays et plus de 90% des ONG et des OPA ont voté en faveur de cette motion, il apparaît clairement qu’une dynamique mondiale se met en place autour d’objectifs de conservation ambitieux et fondés sur la science », affirme Sandra Schwartz, directrice générale nationale de la SNAP Canada. « Le moment est particulièrement important alors que les pays finalisent les objectifs et les cibles du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, qui devrait être adopté lors d’une prochaine réunion de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique. »

En 2005, la SNAP Canada est devenue la première organisation nationale au monde à se fixer comme objectif de protéger au moins la moitié des terres, des eaux intérieures et des océans de son pays, en se fondant sur les preuves scientifiques établissant le bien-fondé de cette approche pour la conservation de la nature. Depuis, la SNAP s’est attachée à encourager les gouvernements au Canada à établir des objectifs de conservation ambitieux fondés sur la science et les connaissances autochtones et à investir dans leur mise en œuvre, et a travaillé avec des partenaires autochtones et d’autres acteurs pour protéger des milieux terrestres et océaniques cruciaux.

En 2019, le Canada s’est fixé comme objectif de protéger au moins 30 % de ses terres et de ses océans d’ici 2030 et s’est engagé à préconiser l’inclusion de cet objectif dans le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Dans son budget 2021, le gouvernement fédéral a annoncé plus de trois milliards de dollars d’investissement dans la conservation de la nature, notamment pour que ses partenaires autochtones, provinciaux et territoriaux et les ONG contribuent à la mise en œuvre de cet objectif.

« Le bien-être des générations futures repose sur les mesures urgentes que notre génération prendra aujourd’hui pour lutter contre la double crise environnementale que sont la perte de biodiversité et les changements climatiques, » avertit Schwartz. « La science est claire. Nous devons intensifier de façon marquée la protection des terres et des océans, au Canada et dans le monde entier. À la faveur de cette motion de l’UICN, nous espérons que les nations feront preuve d’ambition et prendront les mesures qui s’imposent pour atteindre cet objectif. »

Contexte

  • La protection des milieux terrestres et des océans est une condition essentielle pour permettre d’enrayer la perte des habitats fauniques dans le monde, qui représente la principale cause de déclin des populations d’espèces, au Canada et partout sur la planète. Au Canada, on dénombre plus de 600 espèces menacées d’extinction.
  • Des données probantes révèlent qu’il faudra protéger un minimum de 30 % et jusqu’à 70 % des écosystèmes terrestres et océaniques de la planète pour que l’on puisse assurer la santé de la planète et les services écosystémiques essentiels aux personnes. L’objectif de longue date de la SNAP de protéger la moitié des terres, des eaux intérieures et des océans du Canada est appuyé par la littérature.
  • Une économie bleue robuste repose sur des aires marines protégées (AMP) efficaces. Selon des études récentes, la protection de 30 % des océans dans des AMP efficaces et bien gérées permettrait de rétablir la santé des océans et de générer des retombées économiques de l’ordre de 10 dollars pour chaque dollar investi.
  • Le déclin généralisé de la biodiversité, qui se produit à un rythme jusqu’à mille fois plus rapide que le niveau de référence, représente une menace pour la vie sur Terre et figure désormais parmi les cinq principales menaces pour l’économie mondiale, selon le Forum économique mondial. Selon des estimations récentes de la compagnie d’assurance Swiss Re, plus de la moitié du PIB mondial – soit 42 000 milliards de dollars américains – est tributaire du bon fonctionnement de la biodiversité et des écosystèmes.
  • Au Canada, les parcs et les dépenses des visiteurs dans ces parcs soutiennent 64 000 emplois, contribuent six dollars au PIB pour chaque dollar investi et permettent aux gouvernements de récupérer 44 % de leurs investissements sous forme de taxes et d’impôts. Les parcs et les aires protégées du Canada ne cessent de gagner en importance pour le tourisme intérieur, étant donné les restrictions des voyages internationaux liées à la COVID-19.
  • En juin 2021, les dirigeants des pays du G7, dont le Canada, ont approuvé un Pacte pour la nature dans lequel ils s’engagent à mener une mission mondiale consistant à stopper et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, notamment en protégeant au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030 dans leur propre pays, et à promouvoir l’objectif de protection de 30 % d’ici 2030 à l’échelle internationale.
  • En octobre 2020, le Canada s’est joint à la Coalition de haute ambition pour la nature et les peuples, un regroupement de 60 pays qui préconisent l’adoption d’un objectif de protection de 30 % d’ici 2030.Toujours en octobre 2020, le premier ministre canadien s’est joint à plus de 80 leaders mondiaux pour adhérer au Pacte des dirigeants en faveur de la nature, qui prévoit des engagements à mettre la nature et le climat au cœur des investissements et des stratégies de relance post-COVID-19.
  • La Coalition du budget vert (CBV) regroupe 25 organisations environnementales de premier plan au Canada qui analysent les enjeux de durabilité environnementale et formulent des recommandations financières et budgétaires au gouvernement fédéral. Parmi les publications phares contenant des recommandations sur la conservation de la nature et de la biodiversité en vue du budget fédéral de 2021, notons : Solutions pour le climat axées sur la nature et Création et gestion d’aires protégées, notamment par des programmes d’aires protégées et de gardiens autochtones, parmi d’autres recommandations complémentaires relatives à la conservation de la nature.
  • Consultez notre fiche d’information La valeur économique des investissements dans la nature.
  • Dans un communiqué diffusé en avril 2021, la SNAP applaudit le plus grand investissement dans la nature jamais réalisé par le Canada dans le cadre du budget 2021.
  • Lisez notre Bulletin sur les progrès du Canada en matière de protection de ses terres et de ses océans.

Au sujet de la SNAP Canada

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada) est le seul organisme de bienfaisance au Canada qui se consacre à la protection de nos terres publiques, de nos eaux intérieures et de nos océans grâce à une forte présence nationale et régionale dans tout le pays. Œuvrant dans le respect de la souveraineté et du leadership des nations autochtones, nous sommes déterminés à protéger la nature pour contrer la double crise de la perte accélérée de la biodiversité et des changements climatiques. Notre vision est la protection permanente d’au moins la moitié des terres, des eaux intérieures et des océans du Canada afin de soutenir la nature et les êtres humains aujourd’hui et pour les générations futures. Pour en savoir plus sur la SNAP et son travail en faveur de la protection du patrimoine naturel du Canada, rendez-vous sur snapcanada.org. Joignez-vous à notre communauté sur Facebook, Twitter, Instagram et LinkedIn. Faites un don aujourd’hui. Agissez.

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Pour de plus amples informations prière de contacter :

Tracy Walden
Directrice nationale, Communications et Développement, SNAP Canada
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