SNAP Canada

À l’occasion du 100e anniversaire du parc national Wood Buffalo, le chef Allan Adam rétablit la vérité sur le fondateur du parc qui a affamé les peuples autochtones

La Société pout la nature et les parcs du Canada accepte de changer le nom du prestigieux prix Harkin

Le 12 décembre 2022, Fort Chipewyan, Alberta –

La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Canada) a accepté de modifier le nom du prestigieux prix Harkin, compte tenu de l’implication de J.B. Harkin dans les famines ayant touché des peuples autochtones qui vivaient dans la région du parc national Wood Buffalo, créé il y a 100 ans, le 18 décembre 1922.

Le prix Harkin « rend hommage aux personnes qui se sont distinguées tout au long de leur vie par leurs paroles et leurs gestes en faveur de la conservation des parcs et de la nature sauvage du Canada ». Le premier prix Harkin a été décerné à l’honorable Jean Chrétien en 1972.

Le prix est nommé en l’honneur de J.B. Harkin, commissaire de la Division des parcs du Dominion de 1911 à 1936. On se souvient souvent de M. Harkin comme d’un ardent défenseur de l’environnement et du « père des parcs nationaux », dont le parc national Wood Buffalo dans le nord de l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest.

Ce qui est rarement évoqué, c’est le mépris de M. Harkin pour les peuples autochtones, leurs terres et leurs droits.

« La vérité est que de nombreux parcs nationaux, et en particulier celui de Wood Buffalo, ont été créés aux dépens des peuples autochtones. Ces derniers ont été expulsés de leurs domiciles et privés de leurs droits de chasse et de piégeage, tout cela pour que les colons puissent profiter de paysages “intacts” », a déclaré Allan Adam, chef de la Première Nation Athabasca Chipewyan (Athabasca Chipewyan First Nation – ACFN).

Dans le cas du parc national Wood Buffalo, les Dénés ont été violemment chassés de leurs terres, leurs droits conférés par traité sévèrement limités et leur patrimoine Dené nié, au nom de la protection des bisons.

Le rapport A History of Wood Buffalo National Park’s Relations with the Denésuliné, publié en 2021 par l’ACFN et Willow Springs Strategic Solutions, présente les détails d’un siècle de mauvais traitements.

La Première Nation Athabasca Chipewyan a demandé des excuses officielles au gouvernement du Canada pour le déplacement de son peuple. Le contraste entre l’héritage de J.B. Harkin et les conséquences de ses actions a été mis en lumière par les recherches entreprises par l’ACFN au cours de ces négociations.

« Cet homme a déclaré sans ambages que l’interdiction des droits de chasse des Autochtones était un outil de conservation essentiel, puisque “même les Indiens ont un respect sain pour les limites des parcs”.[1]  Il méprisait ouvertement les Autochtones et s’est toujours montré beaucoup plus préoccupé par la conservation des animaux que par la protection des droits et du bien-être de notre peuple », a ajouté le chef Adam.

La Société pour la nature et les parcs du Canada avait déjà entamé une démarche pour changer le nom du prestigieux prix dans le cadre des plans pour l’année de son 60e anniversaire en 2023.

« Nous sommes d’accord avec l’ACFN qu’il n’est plus approprié d’honorer J.B. Harkin, et qu’il est temps de renommer le prix. Nous lancerons un appel à candidatures au printemps, afin de pouvoir honorer le premier lauréat du prix nouvellement renommé lors de notre célébration du 60e anniversaire en novembre 2023, a déclaré Sandra Schwartz, directrice générale nationale de la SNAP Canada. Nous serons heureux de continuer à raconter l’histoire du prix et d’expliquer l’importance du changement de nom. En effet, ce changement reflète notre engagement de longue date en faveur de la réconciliation, tandis que nous travaillons avec nos partenaires autochtones, y compris l’ACFN, pour remplir notre mission commune de protection de la terre et de l’eau. »

L’ACFN continue d’inciter le gouvernement du Canada à négocier des excuses officielles pour le traitement de son peuple dans le parc national Wood Buffalo, mais l’histoire de ce parc est loin d’être exceptionnelle.

« Les peuples autochtones ont été expulsés, blessés et maltraités pour la création de parcs nationaux d’un bout à l’autre du pays. Nous devons revoir non seulement le souvenir de J.B. Harkin, mais aussi toute l’histoire des parcs nationaux du Canada », a ajouté le chef Adam.

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Pour plus de détails, veuillez contacter les personnes suivantes :

Jay Telegdi
Première Nation Athabasca Chipewyan
780-881-7062
[email protected]

Tracy Walden
Directrice nationale, communications et développement
SNAP Canada
[email protected]
[email protected]


[1] James Harkin, « Wild Life Sanctuaries », dans Commission of Conservation, National Conference, 49. Cité dans Sandlos, J. (2007), Hunters at the margin: Native people and wildlife conservation in the Northwest Territories, UBC Press.