La conservation de cette loi est bien plus qu’une simple question de bonne politique : elle protège également la FAÇON de bâtir la prospérité économique.
Face aux défis environnementaux croissants, le Canada a besoin de politiques solides et modernes qui garantissent que la prospérité économique et la protection de l’environnement se renforcent mutuellement. La Loi sur l’évaluation d’impact (LEI), même si elle n’est pas parfaite, a été conçue précisément à cette fin.
L’évaluation d’impact est un outil de planification qui offre un processus clair et transparent pour évaluer les effets positifs et négatifs environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux des projets proposés. Elle assure la protection de l’environnement et des droits des Autochtones en décrivant les mesures que doit prendre le promoteur d’un projet pour réduire ou prévenir les effets négatifs. Elle ne vise pas à empêcher la construction d’un projet.
La LEI fait l’objet d’une surveillance accrue à mesure que la pression pour accélérer le développement économique augmente. Mais son abrogation ferait reculer le Canada. Il est plus important que jamais pour la souveraineté du Canada d’attirer des investissements dans de grands projets qui créent de nouveaux emplois et de nouveaux marchés d’exportation. Et l’accès au marché européen exige que le Canada maintienne un solide environnement réglementaire sur le carbone, qui comprend également un rigoureux processus d’évaluation d’impact.
Tirer des leçons du passé
L’histoire nous a montré ce qui se passe lorsque la surveillance environnementale est affaiblie. Avant la Loi sur l’évaluation environnementale, le processus de réglementation du Canada comportait un système alambiqué de multiples ministères fédéraux qui dirigeaient les processus d’évaluation environnementale. Il n’y avait pas d’échéanciers législatifs clairs pour les processus, on mettait l’accent uniquement sur les effets environnementaux négatifs au lieu d’évaluer à la fois les impacts négatifs ET positifs des projets, les processus ne tenaient compte que de la science « occidentale » et ignoraient le savoir autochtone et d’autres sources de connaissances, et il n’y avait aucune reconnaissance réelle des droits et intérêts autochtones. Cela a entraîné un manque de cohérence et de transparence dans le système, tant du côté de l’industrie que de celui des groupes environnementaux, ce qui a fini par miner la confiance du public. Les projets à grande échelle ont connu des retards, des batailles juridiques et l’opposition du public en raison de directives peu claires et de protections environnementales inadéquates.
L’élimination ou l’apport de changements majeurs au système actuel d’évaluation d’impact signifierait le retour à une structure désuète qui ne tient pas compte de la durabilité à long terme, ce qui laisserait l’industrie et les collectivités dans l’incertitude et mettrait en péril la réputation du Canada en tant qu’exploitant responsable des ressources, entravant ainsi notre capacité d’élargir nos partenariats commerciaux.
Alors que certains groupes de l’industrie ont fait pression pour abolir ou affaiblir le système actuel, d’autres ne veulent pas que le gouvernement fédéral crée encore plus d’incertitude réglementaire. La politique du gouvernement ne peut pas continuer à faire des allers-retours. Les entreprises canadiennes ont besoin d’une certitude réglementaire et d’un cadre prévisible pour attirer les investissements. Ce n’est qu’une simple question d’économie.
Parlons de l’importance de la Loi sur l’évaluation d’impact et de la façon de la renforcer et non de l’affaiblir.
L’évaluation d’impact est un outil de planification qui offre un processus clair et transparent pour évaluer les effets positifs et négatifs environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux des projets proposés.
Économie ou environnement : un faux choix
Les critiques soutiennent que les évaluations environnementales ralentissent le développement économique, mais la réalité est qu’une économie forte dépend d’un environnement sain. Des industries comme la foresterie, les pêches et le tourisme, qui représentent des milliards de dollars dans le PIB du Canada, dépendent de la bonne gestion des ressources naturelles. Si le développement se poursuit sans évaluation rigoureuse, nous risquons de mettre en péril les domaines mêmes qui soutiennent les emplois, les communautés et la prospérité à long terme dont nous dépendons. Nous avons vu cette histoire se répéter dans de nombreuses collectivités partout au Canada.

Photo : Elliston, Terre-Neuve par Meny Arigur
La LEI permet d’investir dans de grands projets et assure un développement responsable grâce à un processus ouvert et efficace. En tant qu’outil de planification, l’évaluation d’impact garantit que les décisions économiques sont prises en tenant pleinement compte à la fois des avantages économiques, sociaux et environnementaux d’un projet et de ses conséquences environnementales; elle établit les conditions de réalisation des projets tout en atténuant les préjudices. Au lieu de voir le système d’évaluation comme un obstacle qui ralentit le développement, on devrait le saluer comme un outil qui prévient des erreurs coûteuses nuisibles pour les entreprises et les Canadiens.
L’idée que les mesures de protection de l’environnement constituent un obstacle à la croissance économique est dépassée. En fait, la protection de la nature est une nécessité économique. Les conditions météorologiques extrêmes, la perte d’espèces fauniques et végétales et les catastrophes climatiques coûtent déjà des milliards de dollars aux Canadiens chaque année.
La LEI aide le Canada à prendre des décisions éclairées qui préviennent la dégradation de l’environnement, en veillant à ce que les entreprises et les collectivités n’assument pas le fardeau financier d’une mauvaise planification. Lorsque les projets sont développés de manière responsable, ils sont plus résilients, plus durables et plus susceptibles d’obtenir le soutien du public, ce qui crée une stabilité économique à long terme.

Photo : Colibri d’Anna par Markus Thompson
Document d’information : La Loi sur l’évaluation d’impact au Canada
La Loi sur l’évaluation d’impact (LEI) est une loi fédérale promulguée en 2019 qui régit la façon dont les grands projets d’infrastructure et industriels sont évalués en fonction de leurs répercussions environnementales, sociales et économiques au Canada. La LEI a remplacé la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012) afin de créer un processus plus complet et plus transparent pour l’évaluation des projets comme les mines, les pipelines et les barrages hydroélectriques.
Principaux objectifs de la LEI
La Loi vise à :
- Assurer une participation précoce et significative du public aux évaluations des projets.
- Renforcer la mobilisation et la consultation des Autochtones conformément aux efforts de réconciliation.
- Fournir des lignes directrices claires à l’industrie et aux investisseurs pour réduire l’incertitude.
- Tenir compte des facteurs scientifiques, environnementaux, économiques et sociaux lors de l’approbation des projets.
- Appuyer les engagements du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques et de protection de la biodiversité.
Fonctionnement de la LEI
En vertu de la LEI, les grands projets font l’objet d’une évaluation d’impact structurée dirigée par l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Ce processus comprend:
- Phase de planification initiale – Détermine si une évaluation est requise.
- Étude d’impact – Évalue les effets potentiels sur l’environnement, les droits des Autochtones et la santé publique.
- Examen par le public et les experts – Consultation des scientifiques, des groupes autochtones et du public.
- Décision du gouvernement – En fonction des constatations, le gouvernement décide si un projet peut aller de l’avant et dans quelles conditions.
- Surveillance et conformité – Les projets approuvés doivent remplir des conditions pour atténuer les impacts négatifs.
Certitude en temps d’incertitude
L’une des idées fausses les plus répandues au sujet de l’élimination ou de l’affaiblissement de la LEI est que cela accélérera l’approbation des projets. En réalité, c’est tout le contraire. Sans lignes directrices claires et cohérentes, les projets seront exposés à de longues contestations judiciaires, à l’incertitude juridique et à l’opposition du public. Ces vulnérabilités créent un potentiel de délaissement d’investissements, ce qui nuit à l’ensemble de l’économie. L’industrie a besoin de prévisibilité et d’un processus équitable et transparent pour progresser efficacement. La LEI offre une approche structurée et fondée sur la science qui aide à éviter les obstacles juridiques et qui garantit que les projets sont élaborés d’une manière avantageuse à la fois pour l’économie et pour l’environnement.
À une époque où le Canada a besoin de stabilité, l’affaiblissement ou l’abrogation de la LEI créerait de la confusion et de l’imprévisibilité pour les entreprises, les investisseurs et les collectivités.
L’affaiblissement de la LEI pour donner plus de responsabilités aux provinces risque de créer un système de réglementation fragmenté dans lequel les protections environnementales varient considérablement d’une administration à l’autre, ce qui entraîne une surveillance inadéquate et des protections plus faibles pour les écosystèmes, les droits des Autochtones et la santé publique. De façon plus générale, un cadre fédéral solide assure la cohérence, la responsabilisation et le respect des engagements internationaux en matière de climat, ce qui fait de nous un partenaire commercial plus attrayant. Affaiblir la surveillance environnementale dès maintenant enverrait un mauvais signal aux investisseurs, augmenterait les risques pour les entreprises et minerait la capacité du Canada à gérer ses ressources naturelles de manière responsable.

Photo : Observation de épaulards sauvages, île de Vancouver, Colombie-Britannique
De solides protections environnementales favorisent l’expansion du commerce: Avançons, ne reculons pas!
Compte tenu des tensions politiques croissantes et des récentes impositions tarifaires des États-Unis, le Canada cherche activement de nouveaux partenaires commerciaux stables. L’Union européenne, un marché alternatif clé, a des exigences strictes en matière de protection de l’environnement dans le cadre de ses accords commerciaux. Le maintien de la LEI renforce la crédibilité du Canada sur le marché mondial, en veillant à ce que nos industries puissent respecter ces normes environnementales et accéder à de nouvelles possibilités économiques. L’affaiblissement des protections environnementales mettrait non seulement nos ressources naturelles en péril, mais pourrait aussi compromettre les relations commerciales avec des partenaires qui priorisent la durabilité, ce qui rendrait le Canada plus vulnérable à la volatilité de son voisin du Sud.
Le choix est clair : le Canada doit continuer de promouvoir des politiques qui appuient à la fois la croissance économique et la responsabilité environnementale. La Loi sur l’évaluation d’impact n’est pas un obstacle, mais plutôt une feuille de route pour le développement durable. Au lieu de l’affaiblir ou de la démanteler, nous devrions nous concentrer sur l’amélioration de sa mise en œuvre, en veillant à ce qu’elle demeure un outil de planification efficace pour guider l’avenir du Canada.
Ce n’est pas le moment d’annuler les progrès. Le moment est venu de renforcer notre engagement à l’égard du développement responsable, de protéger notre patrimoine naturel et de bâtir un Canada prospère, tant sur le plan économique qu’environnemental. Avançons, ne reculons pas.
Avançons, ne reculons pas!

Sandra Schwartz,
Directrice générale nationale,
SNAP Canada
Photo de bannière : Delta de la Saskatchewan par Prairie Rising
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