Publié 04/27/2023

Pourquoi Nous Avons Besoin D’aires Marines Protégées

Sans les AMP, les écosystèmes marins fragiles risquent de disparaître sous l’effet des activités humaines et de souffrir des dommages irréversibles causés par les changements climatiques.

Par : Anabelle Mirfatahi, adjointe aux communications numériques, Programme des océans 

Au cas où vous l’auriez manqué, notre dernier billet d’introduction aux AMP expliquait ce que sont les aires marines protégées. Dans ce billet, nous abordons la question très importante de la nécessité des aires marines protégées. 

Pourquoi avons-nous besoin d’aires marines protégées (AMP) au Canada?

Le Canada possède le plus long littoral du monde, qui s’étend sur les océans Arctique, Atlantique et Pacifique. Cette vaste zone océanique abrite une grande variété d’espèces, comme les éponges de verre et les bélugas. Sans les AMP, les écosystèmes marins fragiles risquent de disparaître sous l’effet des activités humaines et de souffrir des dommages irréversibles causés par les changements climatiques. En effet, cesser ou réduire des activités humaines nuisibles permet aux écosystèmes et aux populations d’espèces sauvages de revenir à un état naturel et viable, et même de proliférer. 

Depuis trois décennies, la SNAP Canada œuvre en faveur de la création d’AMP en plus grand nombre, de plus grande superficie et dotée de mesures de protection plus rigoureuses afin de protéger la vie marine sur les trois côtes du Canada. En 2015, un rapport de la SNAP faisait ressortir que Le Canada protégeait moins d’un pour cent de ses océans. Depuis, le pays a augmenté considérablement la superficie protégée de ses océans, dont un peu moins de 15 % sont actuellement désignés comme des AMP ou d’autres mesures de conservation efficaces (AMCE). Le Canada s’est engagé à accroître encore cette superficie pour protéger au moins 30 % de ses océans d’ici 2030. 

Les sections régionales de la SNAP contribuent depuis des années à la création de nombre de ces nouvelles aires marines protégées. Voici quelques-unes de nos réussites récentes : 

AMP du chenal Laurentien 

Le chenal Laurentien est un canyon en eaux profondes situé au large de la côte sud-ouest de Terre-Neuve-et-Labrador. Créée en avril 2019, l’AMP du chenal Laurentien est la plus vaste zone sans prélèvement du Canada et bénéficie d’une protection intégrale contre toutes les activités d’extraction et celles susceptibles de causer des dommages. 

AMP du banc de Sainte-Anne 

Situé au large de l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, le banc de Sainte-Anne sert d’habitat à diverses espèces marines, comme les tortues luth ainsi que les coraux et les éponges d’eau profonde. Cette zone a été désignée comme AMP en juin 2017, ce qui y interdit les activités pétrolières et gazières ainsi que le chalutage de fond. 

AMP du Banc-des-Américains 

Le Banc-des-Américains est un talus sous-marin situé au large de la Gaspésie, dans le golfe du Saint-Laurent. Cette zone abrite des milliers d’oiseaux de mer, le phoque commun et de nombreuses autres espèces marines. En juin 2018, cette zone a été désignée comme AMP avec trois objectifs de conservation : protéger les habitats du fond marin, protéger les habitats de la colonne d’eau et les espèces fourragères (proies), et favoriser le rétablissement des baleines et du loup atlantique, qui sont en péril. 

Récifs d’éponges siliceuses du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine Charlotte  

Cette AMP est située au large des côtes nord et centrale de la Colombie-Britannique. La pêche en contact avec le fond y est interdite afin de protéger les éponges siliceuses, un organisme extrêmement fragile qui sert d’habitat à de nombreuses espèces marines, dont les sébastes et les crevettes. Les récifs d’éponges siliceuses peuvent également stocker du carbone, ce qui en fait une solution climatique naturelle. 

Les aires marines protégées du Canada  

Consultez notre Portrait des AMP pour en apprendre davantage sur les aires marines protégées du Canada et rendez-vous sur notre page Web consacrée aux océans pour tout savoir sur notre travail. 

Boîte à outils sur les AMP

Autres mesures de conservation efficaces 

Le concept d’autres mesures efficaces de conservation par zone (AMCEZ) a vu le jour en 2010 dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations Unies. Les AMCEZ ont pour exigence fondamentale de conserver efficacement la biodiversité dans leur milieu naturel. 

Ces zones sont gérées dans un souci de protection de la faune et des habitats, même si ce n’est pas leur objectif premier. Par exemple, les AMCE peuvent être des lieux spirituels ou des espaces militaires où l’activité humaine est fortement limitée à des fins autres que la conservation. 

Bani Maini, coordinatrice de la recherche et de la conservation du Programme national des océans de la SNAP Canada, est l’auteure principale d’un article publié récemment dans Marine Policy. L’article est le fruit d’une collaboration avec Jessica Blythe, Emily Darling et Georgia Gurney dans le cadre d’une étude Delphi – une technique structurée destinée à recueillir les points de vue d’un groupe d’experts – visant à déterminer la valeur et les limites des AMCEZ pour la conservation marine. 

Les auteures ont relevé cinq défis majeurs concernant les AMCEZ, notamment la nécessité de ne pas imposer aux collectivités locales la tâche de prouver l’efficacité de ces mesures et le besoin de mobiliser des ressources adéquates pour soutenir les AMCEZ. Par ailleurs, aucun consensus n’a été dégagé sur la manière de mesurer l’efficacité des AMCEZ, ce qui souligne la nécessité d’élaborer des lignes directrices communes en matière de suivi. Ces constatations tracent la voie à suivre en termes de politique et de recherche visant à soutenir les contributions des AMCEZ à une conservation équitable, efficace et durable. 

Ressources supplémentaire

Références  


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