Publié 04/19/2023

Que sont les aires marines protégées ?

Les aires marines protégées (AMP) sont des zones désignées légalement pour assurer la protection à long terme des écosystèmes, des espèces marines, ainsi que de leurs habitats. 

Par : Anabelle Mirfatahi, adjointe aux communications numériques, Programme des océans 

Que sont les aires marines protégées ?

Les aires marines protégées (AMP) sont des zones désignées légalement pour assurer la protection à long terme des écosystèmes, des espèces marines, ainsi que de leurs habitats. 

Saviez-vous que les océans produisent plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons et absorbent plus de dioxyde de carbone que l’atmosphère? Ces phénomènes dépendent d’un écosystème océanique sain et fonctionnel. Le déclin de la biodiversité marine compromet la capacité des océans à être productifs, ainsi que leur résilience et leur adaptabilité aux mutations environnementales. 

Il est interdit de pratiquer dans les AMP des activités humaines nuisibles telles que la pêche industrielle, le chalutage de fond, l’exploitation minière, les activités pétrolières et gazières, le dragage et l’immersion, qui ont des effets néfastes pour les écosystèmes océaniques. 

En réduisant les activités nuisibles, nous contribuons au rétablissement et à la régénération des espèces marines et de leurs habitats, et nous renforçons la résilience des écosystèmes aux effets des changements climatiques. 

Il convient de garder à l’esprit que ce ne sont pas toutes les activités humaines qui sont interdites dans les AMP. Les activités non extractives comme le kayak, la baignade ou la randonnée peuvent y être autorisées et se classent souvent dans la catégorie du tourisme de découverte de la faune et de la flore. 

Dans un article publié dans le journal One Earth, une équipe de chercheurs a constaté que des AMP efficaces contribuent à : 

  1. Améliorer la séquestration du carbone (en anglais) 
  1. Prévenir l’érosion et la dégradation des côtes causées par la montée du niveau de la mer et les tempêtes  
  1. Restaurer la biodiversité 

En réduisant les pressions de la pêche sur les espèces, les AMP permettent aux poissons et aux crustacés de vivre plus longtemps, de grandir davantage et de se reproduire en plus grand nombre. Comme ces nouveaux poissons finissent par sortir à l’extérieur de l’aire marine protégée, ils stimulent la pêche commerciale et la pêche récréative. La science démontre clairement que les aires marines protégées sont un moyen essentiel au rétablissement de la santé des océans. 

Découvrez ci-dessous notre boîte à outils sur les AMP pour vous familiariser avec certains des termes mentionnés dans cet article et ne manquez pas notre prochain billet de la série Introduction aux AMP, qui abordera la question de la nécessité d’avoir des AMP plus efficaces.  

Boîte à outils sur les AMP

Biodiversité 

Le terme biodiversité dérive de deux mots : biologique et diversité. Le terme « biologique » renvoie aux organismes vivants, et le terme « diversité » évoque la notion de variété. L’association de ces deux termes nous donne le terme « biodiversité », qui désigne la variété des êtres vivants sur la Terre. On assiste à un déclin rapide de la biodiversité dans le monde entier, où des milliers d’espèces sont menacées d’extinction en raison des effets persistants de l’activité humaine sur l’environnement. 

Pour en savoir plus sur la biodiversité, consultez le billet de blogue de la SNAP Canada sur la Journée internationale de la biodiversité (en anglais). 

Chalutage de fond  

Le chalutage de fond est une pratique de pêche qui consiste à larguer un grand filet lesté sur le fond de l’océan et à le traîner par bateau afin de capturer les poissons qui vivent sur le fond marin ou à proximité. Ces filets capturent tout ce qui se trouve sur leur passage, ce qui entraîne la capture accidentelle d’autres espèces non ciblées, appelées « prises accessoires ». Ces grands filets traînés sur les fonds marins détruisent des espèces telles que les coraux et les éponges et forment des nuages de sédiments qui étouffent la vie marine. 

Cet article publié sur Pacific Wild explique de manière plus approfondie l’histoire du chalutage de fond et ses conséquences sur l’environnement. 

Séquestration du carbone 

Différents processus, comme la combustion de combustibles fossiles, dégagent du carbone qui est ensuite absorbé par des « puits » tels que les arbres, les algues, les plantes marines et même l’océan. On appelle séquestration de carbone le stockage à long terme du carbone. Par ce phénomène, le carbone est piégé dans les sédiments des fonds marins ainsi que dans les feuilles, les racines et le sol environnant de la zostère côtière et des plantes des marais salés. 

La quantité de dioxyde de carbone rejetée actuellement dans l’atmosphère est tellement élevée que, pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré, il est impératif de protéger toutes les réserves existantes de carbone séquestré. 

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les réseaux d’AMP strictement protégés établis dans les habitats côtiers du carbone (mangroves, zostères, marais salés) permettent d’éviter de nouvelles émissions résultant de la perte et de la dégradation de ces espaces. En outre, ces réseaux favorisent la séquestration du carbone en contribuant à la restauration des habitats côtiers détériorés. 

Dragage  

Le dragage consiste à retirer des sédiments de l’océan afin de faciliter la navigation ou la pêche en eaux peu profondes, de permettre l’exploitation minière et l’aménagement de nouveaux ports ou de déplacer du sable sur les plages publiques. Le dragage peut avoir des effets néfastes sur la vie marine et entraîner la dégradation des habitats, la pollution, l’érosion et l’augmentation de la concentration des sédiments dans l’eau. 

Déversement 

L’immersion est l’opération qui consiste à déverser dans une masse d’eau des matières telles que les eaux usées, les eaux grises, les déchets solides, les effluents d’épuration, les eaux de ballast et les hydrocarbures. Les rejets peuvent provenir également des ruissellements agricoles, des résidus des activités industrielles telles que l’exploitation minière et forestière, les rejets biologiques et chimiques des opérations d’aquaculture et les eaux usées non traitées des collectivités. 

Exploitation pétrolière et gazière  

Les activités pétrolières et gazières dans les AMP comprennent l’exploration, la prospection sismique, le forage, le montage d’installations de forage et le transport de pétrole par oléoduc ou par navire-citerne. 

Ressources supplémentaires

Références  


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